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Cinema, musique et plus si affinités
Light of my life. JC Manuceau
19/01/202519/01/2025

La Mort toujours aux trousses

« Que peut bien faire un homme tout nu pendant vingt minutes ? », dit Roger Thornhill (Cary Grant) d’un air malicieux à Eve Kendall (Eva Marie Saint) dans La Mort aux trousses (North by northwest, 1959) d’Alfred Hitchcock. Une réplique qui symbolise l’esprit très libidineux du chef-d’œuvre du maître anglais qui ne se contentait plus alors de vagues allusions ou de métaphores plus ou moins subversives mais mettait les pieds dans le plat, nous y reviendrons. Le film vient de ressortir en UHD dans une magnifique version 4K certes un peu onéreuse mais qui vaut son pesant d’or. C’est le première fois que La Mort aux trousses paraît sur ce support, et la qualité de la copie est au rendez-vous, le grain de l’image a été préservé, et un mixage Dolby Atmos fidèle à l’esprit du film permet de profiter pleinement de son investissement.

Un beau livret en couleurs ainsi que des photos cartonnées complètent l’objet qui vaut aussi pour les bonus qui accompagnent le film, notamment un documentaire inédit de vingt minutes qui revient sur l’importance des proches collaborateurs d’Hitchcock qui ont contribué à l’excellence du film. Ainsi, le directeur de la photo Robert Burks (12 films avec le maître), le monteur George Tomasini (9 films), et le compositeur Bernard Herrmann (7 films) ont droit à un focus sur l’apport décisif de leur travail.

Film géométrique qui commence par une fabuleux générique de Saul Bass, La Mort aux trousses cherche en permanence à sublimer l’utilisation du format VistaVision en soignant les perspectives et les lignes de fuite, et pour cela il fait appel à tout le vocabulaire technique hollywoodien : peintures sur cache, miniatures, perspectives forcées, combinaisons d’images, arrières-plans… Le documentaire revient aussi sur la notion de montage invisible qui homogénéise toutes ces techniques pour qu’elles forment un tout cohérent et très immersif pour le spectateur, notamment dans la séquence hilarante qui voit Roger ivre au volant d’une voiture.

Même s’il est justifié tardivement par le scénario, le comportement « d’allumeuse » d’Eve Kendall qui drague ouvertement Roger Thornhill dans une scène de wagon restaurant reste un sommet de modernité qui montre une femme en pleine possession de ses moyens, consciente de sa beauté et de son charme, n’hésitant pas à faire étalage de son désir pour le beau Cary Grant dans un dialogue rempli de sous-entendus à peine voilés. Le visage interloqué de l’acteur ne cesse de fasciner !

On a beaucoup glosé sur le fameux dernier plan du film (un train qui pénètre un tunnel), il montre en effet à quel point « Hitch » était travaillé par la question du sexe, et l’immense frustration qu’il ressentait face à ces héroïnes blondes qu’il ne pouvait toucher qu’avec sa caméra. Et cela malgré ses tentatives d’aller plus loin, j’en avais parlé à propos de Tippi Hedren dans Les Oiseaux.

Au final, ce film issu de la période la plus spectaculaire et maîtrisée du réalisateur (un an avant c’était Vertigo et un an après Psycho) n’a pas pris une ride et reste un des plus grands films de l’histoire du cinéma. On s’amusera au passage à remarquer le petit garçon qui se bouche les oreilles juste avant les détonations du revolver dans la séquence du bar du mont Rushmore, preuve que certaines choses échappent même aux plus grands.

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