Ce n’est pas un hasard si le mot « or » fait partie du nom de ce compositeur qui, tout au long d’une carrière incroyable qui a duré presque soixante ans, a produit des miracles musicaux pour des films plus ou moins mémorables.
Dans cet entretien qui date de la fin des années 1980, Jerry Goldsmith explique que, des années 1940 au début des années 1960, les grands studios hollywoodiens organisaient des « previews », c’est-à-dire des projections tests, avant que le compositeur ne compose sa musique, en utilisant un accompagnement provisoire. L’intervieweur cite l’exemple d’Autant en emporte le vent (1939) qui avait été montré avec la musique d’un Zorro ! Goldsmith estime que cette méthode était préférable, tant il trouve pénible la pratique, désormais courante, qui consiste à tester un film avec un score spécialement composé, quitte à le modifier ensuite si nécessaire.
Le reste de l’entretien est passionnant : Goldsmith y aborde tour à tour l’intérêt des concerts de musiques de films pour initier le grand public à la musique symphonique, l’idée qu’une bonne musique ne peut sauver un mauvais film, ses scores rejetés (notamment Legend, en 1985), le fait que les studios restent propriétaires de ses œuvres — et peuvent donc les réutiliser sur d’autres films —, ou encore la course contre la montre pour enregistrer la musique de Star Trek: The Motion Picture (1979) à temps…
Lorsqu’on lui demande quelle musique le rend le plus fier, il cite Chinatown (1974), un score pourtant composé en seulement dix jours pour remplacer celui d’un premier compositeur remercié, ainsi que Islands in the Stream (1977).
Venez plonger dans l’univers passionnant de Jerry Goldsmith lors d’une session d’écoute spéciale qui aura lieu ce dimanche 4 mai à 15h30 au Listener, 10 rue Vivienne, Paris 2e.
Le livre Jerry Goldsmith, un orfèvre à Hollywood, signé Yves Desrichard, est toujours disponible à la vente. J’en avais d’ailleurs parlé dans cet article : Jerry Goldsmith par Total Trax : histoire d’un géant de la musique de film
Jerry Goldsmith a été le premier compositeur de films dont j’ai apprécié la musique. Quand j’ai vu « Logan’s Run » de Michael Anderson, j’ai été très impressionné par la musique et à partir de ce moment-là, j’ai commencé à collectionner des bandes sonores et à étudier la musique avec l’intention de devenir moi-même compositeur. J’ai eu le plaisir de rencontrer Goldsmith à Rome lors de l’enregistrement du film « Leviathan » et de le revoir à Londres lors d’un concert avec le « London Symphony Orchestra ».
Je suis surpris de voir que certains jeunes étudiants en composition, qui aiment les musiques de films, ne connaissent pas l’œuvre de Goldsmith. Je trouve cela très grave.
Félicitations pour la diffusion
Marco Werba