Les raisons de célébrer l’extraordinaire richesse du cinéma japonais ne manquent pas. J’ai eu l’occasion ici même de rendre hommage au génie d’Hayao Miyazaki avec le dernier documentaire qui lui a été consacré. Un ami vient de me signaler l’existence de cette page du British Film Institute qui dresse un panorama du meilleur du cinéma japonais depuis 1925 en gardant un film par an.
On ne s’étonnera pas d’y trouver des classiques indémodables comme Rashomon (1950) et le génial Sept samouraïs d’Akira Kurosawa (1954), ainsi que L’ïle nue (1960) de Kaneto Shindo ou encore l’excellent Harakiri (1962) de Masako Kobayashi. D’autres incontournables ne manquent pas à l’appel comme La Femme des sables (1964) de Hiroshi Teshigahara, sans doute un des films les plus perturbants tournés sur l’île. Ainsi que certains films d’Ozu et Mizoguchi bien sûr.
Plus près de nous, on trouvera certaines œuvres de Takeshi Kitano, Kiyoshi Kurosawa, Hideo Nakata ou encore Takashi Miike. Sans oublier l’incontournable Hayao Miyazaki qui est l’un des seuls à être mentionné plusieurs fois, avec Yasujiro Ozu.
Si le Japon possède l’une des industries cinématographiques les plus anciennes et les plus importantes au monde, c’est notamment grâce à sa capacité à traiter tous les genres (érotique, historique, fantastique, comédie, animation…), à sonder les maux et les transformations de la société avec lucidité, à montrer le pire et le meilleur de la race humaine, touchant ce faisant à l’universalité, et aussi à innover grâce aux films de cinéastes iconoclastes. Plusieurs films japonais apparaissent régulièrement dans les listes des meilleurs films de tous les temps et figurent au palmarès des grands prix internationaux, ce qui n’est pas un hasard. Après la Seconde Guerre mondiale, le cinéma japonais a connu un renouveau, avec des films qui reflétaient les transformations sociales et politiques du pays. Malgré des périodes difficiles, comme la domination des studios hollywoodiens, le Japon a su maintenir une industrie locale forte et autonome. Le cinéma japonais se distingue par sa capacité à conjuguer tradition et modernité, à la fois dans les thèmes abordés et dans sa manière de raconter des histoires. Cette singularité lui permet de rester un pilier du cinéma mondial.
Véritable mine d’or, cette liste très bien informée constitue un guide inestimable pour ceux qui veulent partir à la découverte du cinéma japonais ou ceux qui veulent approfondir leurs connaissances. Elle sera complétée par le Dictionnaire du cinéma japonais en 101 cinéastes édité par Carlotta et dirigé par Pascal-Alex Vincent, certes déjà épuisé sur le site de l’éditeur-distributeur, mais trouvable d’occasion.
Autre mine d’or, le site Sancho-Asia chronique depuis le début des années 2000 l’essor de la reconnaissance critique du cinéma asiatique en France. Vous y trouverez un classement par pays ainsi que de nombreuses chroniques dédiées à l’actualité des sorties et rééditions sur les écrans français et sur support physique.
Enfin, signalons la parution chez The Jokers d’un coffret anniversaire célébrant les 70 ans des Sept samouraïs avec une très belle édition UHD 4K accompagnée d’un livre de 334 pages contenant des documents inédits (notes de Kurosawa et photos de tournages), une retranscription complète du scénario de tournage et une contextualisation de la production et son impact au Japon. Si l’objet est très cher (70€), il consacre un des plus grands films de l’histoire du cinéma qui le mérite amplement.
1964 La femme des sables : un ovni, une idée par plan, une photo superbe, un film politique, un film de science fiction et une merveilleuse musique de Toru Takemitsu. Dans mon top 5 de ce top 100.
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