Le Vidéo Club de Konbini fête sa centième édition avec un invité exceptionnel : Francis Ford Coppola. Le cinéaste est en pleine tournée de promo en France pour son nouveau film Megalopolis qui sort le 25 septembre. Personne ne sera surpris de constater que le cinéaste est un fervent cinéphile, il prend d’ailleurs beaucoup de plaisir à évoquer certains de ses films préférés. Que ce soit Cendres et diamants (1958), Séduite et abandonnée (1964), ou encore Le Tombeur de ces dames (1964) entre autres. Coppola accompagne ses appréciations d’anecdotes savoureuses sur Jerry Lewis (l’invention de l’assistance vidéo) et Orson Welles, évoque ses rencontres avec Abel Gance et Jean Renoir, son travail avec René Clément pour Paris brûle-t-il ?, son admiration pour Werner Herzog et aussi pour l’excellent Koyaanisqatsi de Ron Fricke (un des chefs opérateurs de Megalopolis), ou encore pour Jacques Tati, qui connut la ruine financière suite à l’échec de Playtime (1967).
Il mentionne également Patton (1970), et sa fameuse séquence d’ouverture, dont il a écrit le scénario, film duquel il s’est fait virer. « Les choses pour lesquelles vous vous faites virer quand vous êtes jeune sont les mêmes qui vous valent un prix pour votre carrière quand vous êtes vieux », dit-il avec malice. Il évoque aussi Richard Lester et son The Knack de 1965, et souligne le fait que le plus british des réalisateurs américains est toujours vivant et qu’il compte lui rendre bientôt visite. Enfin, il rend hommage au travail des acteurs en évoquant Gene Hackman et la difficulté que l’acteur a rencontrée pour cerner son personnage dans French Connection (1971).
Il est intéressant de noter que les films qui suscitent son admiration sont souvent des projets hors du commun, qui n’ont vu le jour que grâce à une énorme prise de risque, ce qu’il a lui-même mis en pratique à plusieurs reprises dans sa carrière. Entré dans la légende du cinéma de son vivant, Coppola fait partie de cette famille de cinéastes à l’ambition démesurée qui ont su repousser les frontières du possible à force de courage, de détermination et d’un grain de folie certain.