Comment l’industrie hollywoodienne gère-t-elle le désastre actuel ? Plus de deux semaines après le début des incendies qui ravagent toujours certaines parties de Los Angeles, de nombreuses productions télévisées et cinématographiques ont été arrêtées. Des émissions telles que Grey’s Anatomy, NCIS et Hacks ont suspendu leur tournage en raison des conditions dangereuses. Des événements majeurs de la saison des récompenses ont été reportés ou annulés. Les nominations aux Oscars ont été repoussées au 23 janvier, et des cérémonies comme les Critics Choice Awards ont été reportées.
Ces incendies ravageurs sont un rappel des risques accrus liés au changement climatique. Pour se relever, l’industrie hollywoodienne devra investir à long terme dans des stratégies de résilience, réorganiser ses productions, investir dans des infrastructures résilientes et des pratiques écologiques, tout en mobilisant des soutiens financiers et communautaires.
Fut un temps où les films de Roland Emmerich exaltaient les spectateurs en leur faisant vivre par procuration des désastres toujours plus spectaculaires (2012, Le Jour d’après). Des œuvres désormais obsolètes, tant la réalité dépasse maintenant la fiction. Une réalité que beaucoup s’emploient à renier. Comme le dit Audrey Garric dans Le Monde : “Il n’y a pas de catastrophes naturelles. Ce qualificatif est un leurre qui déresponsabilise l’humanité, évoquant des colères de la planète face auxquelles nous serions impuissants. Certes, l’aléa naturel existe, mais ce sont les choix d’urbanisation, d’aménagement du territoire et de politiques publiques, et le contexte socio-économique qui le transforment en catastrophe. L’exposition et la vulnérabilité découlent de décisions humaines.”
Alors qu’Hollywood devrait jouer un rôle important pour sensibiliser le public à ces enjeux à travers ses productions, l’industrie est prise en otage comme le pays entier – de son plein gré – par la politique réactionnaire et dangereuse de Donald Trump, qui qualifie le dérèglement climatique de « canular ». A peine réélu, le président a annoncé l’extraction de toujours plus de pétrole et de gaz, énergies fossiles qui réchauffent le climat, alimentant la violence des incendies.
Terrible et cruelle ironie qui nous empêche plus que jamais de croire, dans un avenir proche, à une prise de conscience globale que l’Europe ne doit toutefois pas cesser de défendre à tout prix.
Crédit photo : Philip Cheung for The New York Times