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Light of my life
Cinema, musique et plus si affinités
Light of my life. JC Manuceau
17/01/202517/01/2025

Goodbye David Lynch

Au début la stupeur, le déni. Puis, assez vite, on réalise sans toutefois y croire entièrement. Le choc est dur, comme à chaque fois qu’on perd un être cher. Hier soir, j’ai eu l’impression de perdre un proche, une figure familière, un cinéaste ami qui m’a accompagné toute ma vie. Certains ont eu la chance de le côtoyer, ce n’est pas mon cas. A peine l’ai-je aperçu un jour dans l’atelier où il travaillait près de Montparnasse sans oser le déranger.

Je me rends compte aujourd’hui que c’est lui qui m’a dérangé, bousculé, à chacune de ses œuvres. Rares sont les jours où je ne pense pas à une scène d’un de ses films. Lynch (et ça fait drôle d’en parler au passé), c’était l’exemple même du cinéaste indépendant, rétif à tout compromis, traumatisé par son expérience avec Dino De Laurentiis sur Dune, refusant la proposition de George Lucas de réaliser Le Retour du Jedi.

Dix longs-métrages, une poignée de courts, des séries TV, des clips, des disques, des tableaux… Lynch était partout. Il présentait même dans ses vieux jours un bulletin météo quotidien. Il disparaît alors que sa chère ville de Los Angeles est dévorée par les flammes. Étrange ironie. Fin d’une époque.

Que restera-t-il de David Lynch ? Beaucoup de choses. Avant de pouvoir mettre un visage sur son nom, c’est dans Dune que je l’ai rencontré. La délicieuse BO de Toto s’associait à merveille à ses images poétiques qui me hantaient longtemps après la projection, comme le visage encore adolescent de Kyle MacLachlan brouillé par une goutte d’eau et l’odeur de l’épice. Eraserhead, souvenir hallucinant, est arrivé bien plus tard. Elephant Man et Blue Velvet aussi. Par contre, Sailor et Lula au Festival de Cannes 1990, j’y étais. La projection dans la grande salle Lumière du Palais des Festivals a été de celle qu’on n’oublie jamais. La cigarette introductive qui se consume sur un écran géant, la musique d’Angelo Badalamenti qui déchire les enceintes. Puis, ce fut le choc Twin Peaks sur feu La Cinq, et encore une projection inoubliable à Cannes de Twin Peaks: Fire Walk With Me deux ans plus tard, cette fois sous les huées du public.

Par la suite, la découverte de chacun de ses films s’apparentait au pèlerinage. Hormis Inland Empire, les trois précédents m’ont profondément marqué. Surtout Lost Highway et Mulholland Drive, films parfaits, au mystère vénéneux, au charme si tordu et envoûtant à la fois.

Puis en 2017, un miracle s’est produit. Lynch revenait vingt-six ans après à sa grande série TV conçue avec le complice Mark Frost, Twin Peaks The Return. Effet temporel saisissant. Sensation inédite de retrouver des personnages et des acteurs familiers en cherchant à saisir ce que le gouffre du temps a transformé.

L’année 2025 commençait sur une image de Dale Cooper en pleine interrogation. Elle se poursuit avec la perte d’un artiste inclassable vu pour la dernière fois sur grand écran dans la peau de John Ford pour Steven Spielberg dans The Fabelmans. Adieu David, et surtout merci pour tout.

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