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Light of my life
Cinema, musique et plus si affinités
Light of my life. JC Manuceau
04/05/202402/01/2025

Cyborg 2087 : retour en 1966

L’histoire du cinéma et l’art en général sont remplis d’exemples de ce type. Une œuvre s’inspire fortement d’une autre ou de plusieurs autres pour créer quelque chose de nouveau. Après tout, chaque genre contient ses thèmes récurrents et la fiction en général se base sur un petit nombre d’histoires (amour, rédemption, vengeance, obsession, folie…) sur lesquelles les artistes brodent d’infinies variations en changeant l’époque, les personnages, les sujets, etc. Rien d’étonnant à ce que parfois des téléscopages aient lieu et que certains scénarios de films ressemblent beaucoup à d’autres.

On connaît le cas de The Terminator, réalisé en 1984 par James Cameron, qui a donné lieu à un accord financier avec l’écrivain et scénariste Harlan Ellison (1934-2018) suite à la plainte de ce dernier. En effet, Cameron et sa scénariste Gale Ann Hurd s’étaient inspirés d’épisodes de la série Au-delà du réel (The Outer Limits) qu’Ellison avait scénarisés sans lui demander au préalable son accord.

L’histoire d’un soldat qui voyage du futur jusqu’à notre époque pour sauver la vie d’une femme menacée par un autre soldat du futur était en partie nouvelle en 1964 lors de la diffusion de l’épisode Soldier, elle a pourtant fait l’objet d’une relecture deux ans plus tard dans Cyborg 2087 (visible en intégralité sur YouTube), réalisé par Franklin Adreon. Dans cette série B plutôt fauchée tournée avec des acteurs peu connus (à l’exception de Michael Rennie célèbre pour Le Jour où la Terre s’arrêta), une société liberticide a pris le pouvoir en l’an 2087 et un cyborg est envoyé jusqu’en 1966 pour empêcher le professeur Sigmund Marx (sic) de dévoiler une découverte révolutionnaire (la radio-télépathie) qui va bouleverser le cours du monde. Le gouvernement du futur a détourné ce procédé pour imposer sa dictature de la pensée et envoie à son tour deux soldats cyborg pour empêcher le premier de mener à bien son plan.

Toute ressemblance avec les deux premiers Terminator n’étant pas fortuites, le scénariste Arthur C. Pierce s’est-il inspiré de la nouvelle d’Ellison Soldier from Tomorrow (1957) et de l’épisode d’Au-delà du réel qui en reprend certaines idées sept ans plus tard ? L’histoire ne le dit pas. Mais il est amusant de constater à quel point les peurs liées à la bombe nucléaire (la crise des missiles de Cuba en marque l’apogée en octobre 1962), à la technologie et au dévoiement de la science à des fins totalitaires se sont cristallisées dans des œuvres de fiction qui ont au final chacune apporté leur pierre à l’édifice. Si Cyborg 2087 souffre d’un manque de moyens évident et d’une direction d’acteurs parfois approximative, il pallie ces défauts par une certaine inventivité scénaristique et amuse justement par les comparaisons qu’il suscite avec les œuvres auxquelles il ressemble.

Quand le professeur déclare en parlant de sa propre invention et en refusant de la dévoiler aux militaires : « L’application inappropriée d’un tel procédé pourrait donner lieu à un désastre scientifique et social », ne fait-il pas preuve d’une forme de sagesse bien peu courante qui ne résiste jamais aux impératifs économiques et militaires ?

C’est justement cette naïveté touchante qui donne tout son sel à cette petite série B oubliée, qui gagne à être redécouverte. Dans un monde comme le nôtre, qui ressemble de plus en plus à un film de science-fiction, son message résonne plus que jamais comme un avertissement.

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